LES BLEUS A LA RECHERCHE DE LA COHESION PERDUE
Les bleus de 1998 et ceux de 2006 avaient cette cohésion. Et ceux de 2010 ?
La cohésion est un état qui permet à tous les éléments qui composent une équipe d’être sur la même longueur d’onde. Lorsqu’elle est au rendez-vous, les joueurs parlent d’une “bulle“ dans laquelle tous respirent le même air, se trouvent sans se chercher, jouent la même partition, sont au diapason. La cohésion permet d’atteindre “l’état de grâce“ (dont je vous parlerai plus tard). Sur quoi repose-t-elle ? Sur quelques principes de base : Les joueurs doivent être animés du même moteur motivationnel, partager les mêmes valeurs de leadership, les mêmes valeurs éthiques, les mêmes objectifs et les fixer rationnellement et affectivement, analyser les résultats et les assumer collectivement. C’est à l’entraîneur de mettre en place les conditions qui permettent aux joueurs de donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour cela, il doit les amener à une connaissance mutuelle, favoriser les renforcements positifs, fixer les responsabilités, instaurer une communication claire et non ambiguë, susciter l’implication maximale sans oublier la recherche de plaisir.
Comment y parvient-il ? En fixant les rôles de chacun de façon cohérente, en étant juste dans ses décisions au cours du match, en suscitant l’entraide entre les différents sous ensembles – attaque, milieu, défense – de l’équipe, en résolvant les conflits immédiatement, en étant à l’écoute du leader qui est son médiateur sur le terrain et dans les vestiaires.
Ce bref tour d’horizon des facteurs de la cohésion (tiré du “Mental des champions“ - http://mentaldeschampions.blogspot.com/) situe le problème qu’avait à résoudre Domenech dans la préparation de la coupe – l’occasion lui en était fournie avec un groupe partiellement renouvelé et l’importance de l’enjeu – car cela se construit dans la durée. Je ne peux m’empêcher de citer l’un des bleus de 1998 à qui je posais la question : C’est quoi la cohésion ? Réponse de Boghossian : « J'ai connu cette situation (une exceptionnelle cohésion) lors de la coupe du Monde de 1998. Parce qu'on était attaqués par l'extérieur (les médias et l’opinion). On a dû se souder, se mettre une carapace, et on a formé ce groupe. C'est difficile pour que tous les joueurs soient sur la même longueur d'onde, mais là, on savait que seul le groupe pouvait y arriver. Cette forme de management, qui considère que c'est le groupe qui doit y arriver est primordiale pour un entraîneur. » Domenech y est-il parvenu depuis le match calamiteux contre la Chine ? Le seul événement positif à mes yeux vient des joueurs eux-mêmes, à la recherche du leader qui manque cruellement sur le terrain. l’équipe du 9 juin rapporte que Evra, Anelka et Gallas ont demandé à Domenech de faire entrer Henry contre l’Uruguay parce qu’il peut, selon eux, jouer un rôle de leader. Domenech semble ne pas partager ce point de vue et Thierry ne rentrera pas dans le 11 de départ. L’équipe du 10 juin rapporte que de son côté, Ribery souhaite se poser en leader. En a-t-il les capacités ? Quelle est sa capacité à coopérer avec Evra, promu capitaine ?
Quoi qu’il en soit, les bleus ne pourront s’en sortir sans un patron sur le terrain. Début de réponse demain contre l’Uruguay.
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