Pour ce premier match de coupe du monde contre l’Uruguay, l’équipe de France a, certes, souvent dominé mais n’a pas réussi à marquer ni même à créer beaucoup de situations franches (2 seulement). Plusieurs arguments ont été avancés par les spécialistes pour expliquer cette inefficacité : La critique du choix de la ligne d’attaque (hostile à Govou et Anelka, plus favorable à Malouda, Gignac, Henry et Valbuena), les décisions tardives de Domenech pour faire les changements, le manque de mouvement et de créativité des attaquants, la lenteur de la transmission du ballon pour déstabiliser la défense adverse dans les derniers mètres, etc.

Dans mon dernier article, intitulé « Domenech vire à Gauche », publié avant le match contre l’Uruguay, j’ai expliqué, images à l’appui, les différentes animations de l’équipe de France sur le couloir gauche. J’ai conclu cet article par : « Même si la pensée de Domenech vire à gauche, je l'encourage à conserver ce dispositif en 4x3x3 tout en essayant de faire des petits réglages sur le couloir droit et de ʺcadrerʺ son homme de pointe (avant-centre : Anelka) pour qu'il reste prêt de la surface de réparation ». Hélas, ces réglages n’ont pas eu lieu. Je précise, dans cet article, ce qu’ils auraient dû être – sur le plan offensif – contre l’Uruguay, en illustrant mon propos par des analyses en 3D (http://www.simulfoot.com).

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• -    Govou : Il accomplit – en dépit des critiques des spécialistes – un gros travail sur le plan défensif. Il appuie notamment Sagna et Gurcuff sur le côté droit et il est obligé de revenir à chaque fois dans sa zone pour récupérer et monter le ballon. Ainsi, il doit fréquemment parcourir plus de 40 mètres pour arriver dans la zone des 16m50, le plus souvent face à une équipe d’Uruguay très repliée en défense. De plus, il rentre, à chaque attaque - ou contre-attaque -, comme un deuxième avant-centre en laissant le couloir droit à Sagna (voir notre vidéo ci-dessous premier article)
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• Malheureusement, Govou est souvent en retard pour servir dans la surface de réparation et se trouve sans soutien de la part d’Anelka qui a déserté son poste d’avant-centre pour chercher le ballon au milieu.  Je pense que Domenech devrait laisser le joueur qui jouera à droite contre le Mexique plus libre de mener des actions offensives à la manière de Ribery sur le côté gauche.
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• -    Sagna et Evra : Les qualités techniques et physiques de ces deux joueurs sont immenses, mais je suis très surpris par leur mauvaise lecture du jeu offensif. En effet, la vidéo ci-dessous (vidéo1) montre qu’ils arrêtent souvent leur course au niveau de l’angle intérieur des 16m50 pour faire des centres dans la surface de but. Or, ceci est inadapté au jeu des Uruguayens dont la défense est très regroupée autour de leur but, avec un gardien qui joue très bien les balles aériennes et de face. Sagna et Evra auraient dû plutôt pénétrer jusqu’à la ligne de corner et faire des centres sortants – toujours difficiles à négocier pour les défenses. Il faut cependant des attaquants de pointe pour créer ces situations, ce qui n’est pas forcément le cas des joueurs de l’équipe de France. Vous pouvez observer les solutions idéales sur les vidéos 2 et 3.

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• -    Anelka : Il aime les espaces et a son plein rendement face à des équipes qui privilégient les attaques placées et qui jouent haut de leur but. Il peut tout à la fois, grâce à sa puissance et sa vitesse, faire la différence en individuel et soulager l’équipe en gardant le ballon quand son équipe est dominée. Or, ceci n’était pas le cas face à l’Uruguay qui refusait de jouer très regroupé derrière et procédait par des contre-attaques, souvent avec 2 joueurs. Anelka s’est souvent trouvé en échec en devant aller chercher la balle au milieu ou sur les côtés et aucun bleu n’était présent pour finaliser l’action.
• Pour conclure, il faut, pour marquer des buts, avoir non seulement un projet de jeu mais également sélectionner les joueurs qui peuvent le finaliser. Si les bleus ont, à mon sens, les moyens techniques individuels nécessaires, il leur reste à trouver les réglages adaptés afin de les exploiter et de leur donner confiance.

Bachir ZOUDJI, avec l’assistance technique de Sébastien Perrotte.